Le Don d'organes: le ressenti d'une soeur !
J'ai relu aujourd'hui, un témoignage écrit par la soeur d'une amie greffée !J'en ai eu des frissons. C'est un vibrant hommage au "Don d'organes"
Comme vous le savez, j'ai connu la même mésaventure avec mon épouse, il y a presque 6 mois.
De notre côté, c'était une greffe du foie, de celui de ces 2 soeurs, c'était un rein !
Mais les mêmes sentiments, les mêmes sensastions, les mêmes craintes, les mêmes questions sont passées par ma tête.
Un superbe témoignage !
"Il y a six ans, je recevais un appel de toi.L’appel tant attendu, celui qui amène espoir, peur, émotion, soulagement, un peu tout ça à la fois.
Tu m’as juste dit « le CHU vient de m’appeler, il y a un greffon pour moi, je pars de suite, j’ai pas le temps de papoter ».
Je suis abasourdie. Je ne m’y attendais pas. T’as pas le temps de papoter, mais moi j’ai tant de choses à te dire.
Tu me presses « bon, je te laisse, je voulais juste te prévenir ».
Je sens la tension qui t’étreint.
Je voudrais te dire que tout va bien se passer, que je suis triste pour la famille du donneur qui a fait ce choix exemplaire de dire oui dans un moment de douleur intense, mais que je suis tellement heureuse pour toi, que je t’aime, que je voudrais être près de toi, mais je réussis juste à marmonner un « ok, vas-y, bisous », étranglée par l’émotion.
Et puis ça a été les longues heures d’attente, seule, car mon mari travaillait ce samedi-là.
Je me souviens avoir essayé de m’occuper à plein de choses, sans y parvenir.
Puis le soir, appel de ton mari, ça y est, elle vient de descendre au bloc.
Et moi, qui ne connaissais rien à toute la lourdeur des protocoles, je croyais que tu y étais déjà depuis des heures.
C’était parti pour les heures les plus angoissantes.
J’ai appelé les parents, des amis les entouraient pour passer les heures d’attente.
Je me souviens que mon conjoint m’a un peu forcée à sortir dîner, je n’étais pas vraiment là, attendant l’appel rassurant de ton mari.
Soirée DVD, je n’ai même pas ri à ce film pourtant drôle.
Je pensais à toi, au stress de tes proches, à celui des parents.
Impossible de dormir. J’ai pris un livre, il est resté ouvert longtemps devant moi sans que je parvienne à le lire.
L’épuisement a fini par me gagner au petit matin, toujours sans nouvelle de toi.
Et puis, vers 5 ou 6 heures du matin, je ne sais plus, sms de Maman. Je prends fébrilement mon portable, j’essaie de lire.